Ils sont connus pour leur talent; ils excellent dans leur art; ils sont nés en Creuse; ils y ont séjourné
quelques mois, quelques années. Les communes qu'ils ont traversées ne les ont pas oubliés.
L'ambition de cette balade qui aurait pu s'appeler "Des lieux et des hommes" ou "Creusois un
jour, creusois toujours" est de faire le tour de quelques communes marquées par des personnages célèbres,
parfois méconnus, quelques fois oubliés.
Crozant. L'éperon
rocheux qui domine le confluent de la Creuse et de la Sédelle est occupé par les ruines d'une forteresse
du Xème siècle détruite par Richelieu; l'état des ruines nécessiterait
quelques travaux de consolidation.
George Sand admirait ce site; en pleine nuit, elle y avait emmené Chopin.
"La Creuse est peut-être la plus belle rivière du monde, au mois
d'avril, en cet endroit-là" (Georges Sand).
|
|
C'est là qu'est née l'Ecole de Crozant rendue célèbre par
des peintres comme Armand Guillaumin, Claude Monet, Théodore Rousseau, Francis Picabia, ...
Le jardinier du parc André Citroën à Paris ou du parc du château de Blois, Gilles Clément,
qui réside à Crozant, a aussi donné son nom au papillon de nuit camerounais qu'il a découvert:
Buneopsis Clementi.
|
Fresselines. Depuis
le passage de Claude Monet et du poète Maurice Rollinat, Fresselines est resté un village d'artistes,
comme en témoignent les galeries et les artistes installés un peu partout dans le bourg. Le Centre Artistique
de la Vallée de la Creuse perpétue le souvenir de l'Ecole de Crozant.
La petite église, avec son curieux clocher couverts d'ardoises, date du XIIème et XIVème siècle.
Un peu de marche à pieds dans les sous-bois conduit au
confluent des deux Creuse, à la passerelle en bois du Val
de Puy Guillon, au "Site Claude Monet": rocher de Rocheblond,
pont de Vervy. L'artiste peignit ici, vingt-trois toiles impressionnistes
de la rivière et de ses méandres (dont
la série du Confluent; dix toiles !).
"Les arbres y sont beaux à merveille et les deux Creuse roulent là-dedans
à grands ramages, claires comme eau de roche." (George Sand)
|
|
Au pied de l'église, le peintre Gaston Thiery maintient encore vivante la tradition artistique
née avec Claude Monet et les peintres de l'Ecole de Crozant.
Le poète Maurice Rollinat nous a laissé quelques vers écrits au cours de
son séjour à Fresselines où, venu en convalescence, il resta vingt ans.
Toi, sous un châtaignier majestueux et digne,
Aux coincoins du canard qui nageait comme un cygne
Rêveuse, tu croquais des sites apaisés;
Et je venais te voir quand tu me faisais signe,
A l'ombre des coteaux rocailleux et boisés.
|
Chéniers.
La commune tire tout son charme des bords de la Petite Creuse qui baigne quelques moulins à eaux restaurés,
dont le célèbre Moulin de Piot.
L'église du XIIème a remplacé une église plus ancienne dédiée
à St Martin. Comme dans toutes les églises romanes de Creuse, la richesse de l'ornementation est un
peu bridée par la dureté de nos granits: portail à colonnettes surmontées d'une frise,
modillons sculptés au sommet des murs extérieurs, chapiteaux naifs, bénitier.
L'ancienne tuilerie de Pouligny (XIXème) a été restaurée.
Lieu de culture vivante, on y parcourt, d'un bâtiment à l'autre la fabrication des tuiles traditionnelles:
broyage, façonnage, séchage, cuisson.
|
|
Le Moulin des Apprentis de Piot est l'oeuvre de Charles Chareille. En 1952, l'ancien commandant
des FFI de la Creuse a compris que la paix en Europe passerait par une meilleure connaissance des peuples. Il a donc
créé au Moulin de Piot un centre de rencontres internationnales. Ici, se retrouvent des jeunes venus
du monde entier; ils y échangent leur culture et leur vision de la vie.
L'éditeur
parisien Magnard possède ici une filliale de distribution
de livres scolaires (Dilisco). Louis Magnard, très attaché à ce pays, était
très fier d'avoir pu y décentraliser une partie de son activité.
|
En
1952, Emile Genevoix, maire de Dun-le-Palestel,
fit rendre à Dun-le-Paleteau son nom d'origine qu'elle avait perdu au cours de siècles. Pharmacien,
il était cousin avec Maurice Genevoix.
La façade de la maison de retraite a conservé, de l'ancien hospice, le très beau portail du XIIIème
siècle.
|
|
La famille
de Maurice Genevoix (1890-1980) était originaire de la Celle-Dunoise, où son grand-père
était pharmacien. Le fabuleux auteur de "Raboliot", prix Goncourt, académicien français,
se rendait de temps en temps chez son cousin de Dun. Ses brefs séjours lui ont inspiré quelques pages
un peu méchantes. Dans un livre de souvenirs "Trente mille jours", il a brièvement évoqué
son ascendance celloise.
|
La Celle Dunoise.
Tout ici incite au repos. L'église fortifiée se reflète dans les eaux calmes de la Creuse. En
1891, l'élargissement de la route a défiguré le pont gothique en masquant les refuges et en cachant
les arcs brisés qu'on devine encore derrière les arcs en plein cintre.
|
|
Retiré près du Bourg-d'Hem pendant la guerre, Marc Bloch y écrivit l'Etrange
Défaite. Engagé dans la résistance, il fut fusillé à Lyon en 1944. Il se rendait
souvent à la Celle pour y rencontrer son ami Louis Lacrocq.
|
Le Bourg d'Hem. Près
du buste de Pierre Maillaud, on découvre un beau point de vue sur la vallée de la Creuse.
Le pourtour des murs de l'église St Julien de Brioude (XIIème) est décoré
de modillons sculptés.
Au Gué Vignaud, l'ancien moulin à eau a été complètement restauré.
|
|
"Ici
Londres. Les français parlent aux français".
La commune garde encore le souvenir de Pierre Maillaud, dit Pierre Bourdan, qui fut une des voix de la France
Libre, pendant la guerre 39-45.
|
Lavaufranche. L'incontournable
commanderie des Hospitaliers figure sur tous les guides du département.
Alors qu'il était réduit à l'état de ferme, le superbe bâtiment a été
restauré avec patience par M.Blondeau. Au cours des travaux, il a découvert dans la chapelle, le tombeau
du commandeur Jehan Grimaux. Des fresques dissimulées sous une couche de plâtre ont été
mises à jour. Informations au 05.55.65.07.62.
|
|
Le jeune
Henri Judet, fils de paysan, encouragé par son père, se lança dans les études et
devint médecin. Il est l'auteur du "Traité des fractures des membres". L'oeuvre du célèbre
orthopédiste a été poursuivi par ses fils Jean (photo) et Robert et ses petits fils Henri
et Thierry
|
Saint Priest la Feuille.
Au XIIème siècle, le bourg abritait une dépendance de la commanderie de Paulhac. Une
petite promenade nous mène au menhir de la Rebeyrolle et, surtout, au curieux dolmen de la Pierre Folle constitué
d'une table hémisphérique reposant sur quatre piliers.
|
|
L'épouse du Pr. Léon Binet était originaire de St Priest la
Feuille. Régulièrement, le spécialiste de la réanimation cardiaque, président de
l'Académie de Médecine, venait se reposer ici. Nos paysages lui ont inspiré "Creuse, mon
beau pays" et "Le bord de l'étang". Il a été fait citoyen d'honneur de de la commune.
|
Felletin. "Berceau de la Tapisserie", la ville garde vivant le souvenir des Maçons
de la Creuse avec l'Ecole Nationale des Métiers du Bâtiment.
La richesse de cette ville est hélas trop méconnue. Le curieux clocher (XVème)
de l'église du Moutier(XIIème) domine la ville; témoignages rares, les fresques
de l'église ont été réalisées par des lissiers.
En flânant dans les rues, le visiteur découvre les maisons du XVème et du XVIème
siècle, l'église Notre-Dame du Château (XVème) de style languedocien,
la Chapelle Bleue, la Chapelle Blanche, le jardin du cloître, la lanterne des morts du XIIème,
...
|
|
La famille de Philippe Quinault serait native de Felletin. Il n'était pas musicien comme
pourraient le laisser croire les violons entrelacées sur la colonne de la fontaine qui lui est dédiée.
Il fut le librettiste des opéras de J-B. Lulli.
C'est à lui que nous devons les paroles de la chanson "Au Clair de la Lune"; les mots, relus dans
le langage précieux de l'époque, cachent en fait une chanson très libertine.
|
Soubrebost.
Entre Perseix et la Martinèche, les visiteurs n'hésitent pas à gravir le sentier qui conduit
à la curieuse "Pierre aux neuf gradins". Ils mènent à deux petits bassins dans lesquels,
dit la légende, les druides celtes se livraient à des cérémonies sacrificielles.
L'église est construite sur une crypte romane. Plusieurs fois détruit, le sanctuaire actuel a été
reconstruit au XIXème siècle avec des éléments des siècles précédents.
Elle abrite une Vierge à l'Enfant
de la fin du XIIIème en cuivre doré incrusté d'émaux de Limoges.
|
|
Martin
Nadaud naquit au hameau de la Martinèche. Après des années de labeur, l'ardent défenseur
de la République et des ouvriers fut élu, plusieurs fois, député de Bourganeuf, questeur
à la Chambre des Députés, mais aussi Conseiller municipal de Paris où, dès 1887,
il lança l'idée du métropolitain. Exilé à Londres par Napoléon III, le maçon
creusois, ami de Victor Hugo, fut nommé Préfet de la Creuse par G. Clémenceau en 1870. De ses
années de limousinage et de combats politiques, il nous a laissé les "Mémoires de Léonard".
|
Puy-Malsignat. La seigneurie
appartenait à la famille d'Aubusson. Le château a disparu presque totalement; il n'en reste qu'une tour.
L'église St Thomas-Becket (XIVème) garde des traces de fortifications, comme de nombreuses
églises du département.
Le village du Margeleix possède un beau manoir du XVIIème siècle très bien
conservé. La chapelle qui était à l'entrée de la cour a été transformée
en dépendance. Le jeune marquis de La Fayette aurait résidé ici; en effet, il eut comme
percepteur Nicolas Foureton, propriétaire du manoir.
|
|
Jean Petit dit Jean du Boueix nous a laissé cette chanson que nous connaissons tous:
On chante des chansons
De toutes les manières,
Des filles, des garçons,
Des bergers, des bergères.
Pour tout vous raconter
La chose est ennuyeuse,
Et je vais vous chanter
Les maçons de la Creuse
|
Pionnat.
La chasse émaillée du XIIIème
siècle est conservée au musée de Guéret. L'église possède également
un bras reliquaire de St Eutrope provenant du monastère des Célestins construit au XIVème
par Roger des Ternes et dont il ne reste que des ruines.
Au village de Châteauvieux, existe un oppidum ovale de 180 mètres de long dont les murs sont vitrifiés.
Le hameau de Ménardeix fut un site pré-celtique avec dolmen et menhir.
|
|
Michel
Villedo, célèbre maçon, maître honorable des ouvrages de maçonnerie des bâtiments
du roi (Hôtels de Beauvais, d'Aumont, Eglise de la Visitation, Château de Baville et de Vaux le Vicomte)
est né à Pionnat.
Le maître maçon eut un rôle majeur dans les premiers chantiers d'envergure de l'architecte
parisien Louis le Vau (hôtel de Guillaume de Bautru en 1634 et celui de François Petit, rue de Turenne
en 1638).
|
Ahun.
Pionnat partage avec Ahun, le viaduc de Busseau dessiné par l'ingénieur Wilhelm Nördling.
Acitodunum était le coeur de la Creuse gallo-romaine, au carrefour des voies menant de Aquae Nerii
(Néris-les-Bains) à Augustoritum (Limoges), de Burdigala (Bordeaux) à Avaricum
(Bourges), de Lugdunum (Lyon) à Mediolanum-Santonum (Saintes) en passant par Praetorium
(St Goussaud).
La crypte et le choeur de l'église St Sylvain ont été bâtis au IXème
et Xème siècle. La nef de l'église a été reconstruite au XVIIème;
son mobilier est assez remarquable: boiseries, retable, Pieta, bénitier, ...
Il reste quelques maisons anciennes et des traces de fossés. La fontaine est classée.
|
|
Joachim Vilate. L'auteur des "Causes Secrètes de la Révolution du 9 au 10
Thermidor" est né à Ahun en 1758.
Il écrivit ce pamphlet en prison pour prendre ses distances avec Robespierre et les autres membres du tribunal
révolutionnaire pendant la Terreur. Il espérait ainsi sauver sa tête, mais il fut quand même
guillotiné en 1795.
|
Fleurat. Depuis la description qu'en a faite Jules Marouzeau en 1936, le bourg n'a guère changé.
"Mon village était un village comme les autres, offrant au regard du passant les images
qu'on attend: soirs paisibles au seuil des portes, bêtes à l'abreuvoir, poules qui roucoulent, le travailleur
au jardin, la ménagère au lavoir, les enfants sur le chemin de l'école".
|
|
Jules Marouzeau naquit à Fleurat le 20 mars 1878 dans une maison située
face à l'église. Ses parents "tenaient commerce"; son père vendait du vin, sa mère
avait une boutique "multi-services", comme on dit maintenant.
Pendant 26 ans, il fut professeur à la Sorbonne où il devint un latiniste de réputation
mondiale. En 1945, il fut élu à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Il est décédé
en 1964.
Il nous reste de son oeuvre, plusieurs précis de grammaire latine, la traduction de pièces
de Terence et un livre sur son enfance à Fleurat: "Une enfance". Il y décrit la vie du village,
le travail de ses parents, sa tante et son grand-père instituteurs, les jeux avec ses cousines, l'oncle pharmacien
à Paris.
|
Croze. Cette commune
abritait la très importante commanderie templière de Sainte Anne.
Les étonnants chapiteaux de l'église du XIIème illustrent une chasse au sanglier.
Dans le parc du château de Mas-Laurent (XIXème), la chapelle St Antoine (XVème)
est ornée d'une petite lanterne des morts.
|
|
Lucien Le Cam est né à Croze le 18 novembre 1924. Elève de l'Ecole Notre-Dame
de Guéret, il fut licencié es-sciences par l'Université de Paris en 1945 ! A 23 ans, il publiait
son premier ouvrage de statistiques. En 1950, il rejoignit l'Université de Berkeley en Californie. Professeur
jusqu'en 1991, il a préparé au doctorat de statistiques, 38 de ses étudiants. Auteur de plusieurs
ouvrages, il est considéré comme le père des statistiques modernes. Il est mort à San
Pablo le 25 avril 2000.
Son frère Jean, fut maire de Felletin.
|
Peyrat la Nonière.
Châteaux du Chiroux, du Mazeau (XVIème), autant de lieux qu'on ne peut hélas
visiter. Il en est, hélas, de même pour l'abbaye de Bonlieu en cours de restauration. Construite en 1121,
l'abbaye rattachée à l'ordre de Citeaux fut un des hauts lieux spirituels de la Creuse.
Le visiteur frustré se rabattra sur l'église St Vincent du XIIème, son beau portail
roman et la chapelle dite des Comtes de Chiroux.
|
|
Jean Favart, est né à Peyrat. Ce mathématicien de renommée mondiale,
membre de l'Académie des Sciences de Belgique, fut professeur au Collège de France et à l'Ecole
polytechnique.
Le lycée technique de Guéret porte son nom.
|
Saint Pierre de Fursac.
Saint Pierre appartenait au fief de Chabannes. Autour de Chabannes, on cultivait le chanvre et on tissait des toiles.
Chabannes peut être cité parmi les "Justes de France" pour avoir hébergé
pendant la guerre 39-45, une colonie d'enfants juifs (route de Tancognaguet). Cette histoire a donné
naissance au film "Les Enfants de Chabannes".
|
|
Adémar de Chabannes (989-1034) moine historien et musicien,
nous a laissé une "Messe apostolique pour St Martial" et divers ouvrages conservés à
la bibliothèque universitaire de Leyde et des "Chroniques" conservées à
la BNF à Paris.
|
Saint
Goussaud. La célèbre lanterne des morts, de style dépouillée, est construite en
blocs de granit soigneusement appareillés, elle date du XIIème siècle.
Avant de quitter St Goussaud, les âmes esseulées ne manquent pas de passer à l'église,
et de planter une épingle dans le boeuf pour se marier dans l'année; quant aux amateurs de vieilles
pierres, ils vont errer vers le Puy de Jouer pour retrouver les ruines de Praetorium.
|
|
Simon Millanges est né
à St Goussaud vers 1550. Imprimeur du Roy à Bordeaux, entre autres ouvrages, il pressa les Essais de
Montaigne.
|
Malval. Du puissant château de Malval
qui contrôlait le nord de la Marche, ne subsistent que les ruines du donjon et les restes du pont-levis enfouis
dans les broussailles.
Contemporaine du château (XIème), l'église Ste Valérie est, en fait,
un énorme clocher-donjon entouré d'absidioles. Elle possède une très belle chasse
du XIIème décorée d'émaux de Limoges.
|
|
Bertrand du Guesclin résida quelques semaines au château dont le seigneur venait
de rejoindre la cause du roi de France.
La forteresse lui servit de quartier général dans sa lutte contre les anglais qui occupaient une bonne
partie du Comté de la Marche.
|
St
Sulpice-le-Dunois. L'église (XIIème-XVème) fut fortifiée
au XIVème siècle; il en reste un clocher-donjon.
La fontaine St Mendé protège le bétail et aide les enfants à manger. Près de la
fontaine, se trouve un lavoir abandonné.
A un kilomètre, la maison du garde-barrière est toujours là le long du chemin où passait la voie
ferrée.
|
|
La
légende veut que Jeanne d'Arc soit venue prier dans la minuscule chapelle du Mas St Jean (en cours
de restauration).
Cause ou conséquence de la visite de la Pucelle, la chapelle est longtemps restée le centre d'un pèlerinage
où l'on venait prier pour la protection des moutons.
|
A Boussac, le château
(XIIème et XVème) a attaché son nom aux six tapisseries de la "Dame
à la Licorne" (Musée de Cluny à Paris) vendues, dit-on, pour repaver le champ de
foire !
George Sand, quand elle faisait découvrir la Creuse à Frédéric
Chopin, a dormi dans ce château. L'ancienne résidence du sous-préfet abrite aussi une jolie
collection de tapisseries anciennes.
Boussac-Bourg possède
quelques maisons à tourelles et à bardeaux et deux églises jumelles St Martin (XIIème)
et Notre-Dame (XIème).
|
|
Le château appartint à la puissante famille de Brosse qui possédait de nombreux
fiefs dans la Marche. Le maréchal Jean de Brosse, compagnon de Jeanne d'Arc, contribua à bouter
l'anglois hors de France.
Emile
de Girardin n'avait pas 30 ans quand il fut élu député de Bourganeuf. Avec son ton neuf et
râce à la publicité qui en fit baisser le prix, son journal, "La Presse", connut un
succès considérable. Il est l'inventeur de la presse moderne.
Parmi les nombreux titres qu'il créa (Le Voleur, La Mode, Journal des connaissances utiles, ...), il
nous reste le "Journal Officiel".
Pour se rapprocher de George Sand, avec qui il fonda "La Revue indépendante", le philosophe
Pierre Leroux s'installa comme imprimeur à Boussac en 1843; il y créa sa "Revue Sociale".
Il fut élu maire en 1848 pour quelques mois, avant de devenir député de la Seine. On lui doit
le mot "socialisme".
|
Bourganeuf. La très
belle église St Jean, le corps de bâtiment de l'Hôtel de Ville, la Tour Lastic et la Tour de Zizim,
prince "hôte" des Hospitaliers, permettent de se rendre compte de l'importance de la commanderie de
Malte qui fut du XVème au XVIIIème siècle, le siège du Grand Prieuré
de la Langue d'Auvergne sous le règne de Pierre d'Aubusson et de ses successeurs. De nombreuses chapelles
parsèment la ville et ses environs.
L'ancienne sous-préfecture fut une ville industrielle importante: mine de charbon, usine de
porcelaine, papeteries, fabrique de meubles, etc. En 1886, la cité fut la première au monde à
être éclairée par l'électricité produite à la Cascade des Jarraux (commune
de Saint Martin-Château) située
à 15 kilomètres plus au sud (Musée de l'Electricité).
|
|
L'immense écrivain Jean-Guy Soumy est né à Bourganeuf. Professeur de mathématiques,
il forme les instituteurs à l'IUFM de Limoges.
Le cycle des "Moissons délaissées" raconte la vie des maçons de la Creuse à
Paris et de leurs proches restés au pays.
Jean-Guy Soumy est le seul creusois à faire partie de l'Ecole de Brive, cercle très fermé d'une
dizaine d'écrivains limousins.
S'il partage, maintenant, sa vie entre Paris et la Normadie, Thierry Ardisson est né à
Bourganeuf le 5 janvier 1949.
René Viviani, député de Bourganeuf, président du Conseil, décréta
la mobilisation générale, prélude de la première guerre mondiale.
|
L'église
de La Saunière est une
illustration du roman limousin avec son abside en cul-de four; elle possède une piéta en pierre du XVème.
Les douves du château du Théret sont devenues un étang où se reflètent les façades
et les toitures du XIVème siècle.
|
|
René Boudard, historien, né à La Saunière en 1909, a beaucoup écrit
sur la période napoléonienne (il a participé à la rédaction du dictionnaire
Napoléon avec Jean Tulard), mais aussi sur la Creuse ("Figures et monuments de l'histoire creusoise
au temps de la révolution et de l'empire", 1989) et notamment sur Bourganeuf ("Bourganeuf
au fil des âges", 1981. "Le sultan Zizim vu à travers les témoignages de quelques écrivains
et artistes de la Renaissance").
|
Aubusson. Est-il besoin
de présenter la capitale mondiale de la tapisserie ? Une visite au Musée Jean Lurçat et à
la Maison du vieux Tapissier s'impose. Mais il ne faut pas oublier l'église Ste Croix (XIIIème),
son école d'orgue réputée, le site du Chapitre, la Tour de l'Horloge, la Chapelle St Jean, la
rue Vieille, les jolies maisons anciennes. ...
|
|
Aurore
Dupin, baronne Dudevant prit le nom de George Sand après
sa rencontre avec Jules
Sandeau. L'écrivain, né à Aubusson,
eut son heure de gloire avec "Melle de la Seiglière"
paru en 1848.
Son
compatriote, Alfred
Assolant se fit connaître avec "Les Aventures
de Corcoran" qui fut le livre d'enfance de Jean-Paul Sartre.
Le nom de Jean Lurçat ne peut pas être dissocié de celui d'Aubusson. Grâce
à lui, la tapisserie est redevenue un art majeur. Le sommet de son oeuvre, le "Champ du Monde", est
exposé à Angers, au musée St Jean.
|
Le Monteil au Vicomte.
Le château qui a valu son nom à la localité se réduit à un donjon en ruines. Il
appartenait à la famille d'Aubusson.
Dans l'église St-Pierre-de-Vérone (XIVème), la clé de voûte
de la chapelle nord porte les armes de Pierre d'Aubusson.
Le décors sauvage d'un amoncellement de rochers, au milieu desquels coule une rivière,
compose le site très fréquenté de la "Rigole du Diable".
|
|
Pierre d'Aubusson fait partie de ces grandes familles qui ont fait la Creuse.
Nommé cardinal en 1475, puis "grand prieur" d'Auvergne et Grand Maître de l'Ordre des Hospitaliers
en 1476, il défendit brillamment Rhodes contre les Turcs en 1480.
Son souvenir se retrouve partout en Creuse, à commencer par Bourganeuf dont l'ancienne commanderie des Hospitaliers
(XVème) garde encore la mémoire de Zizim, prince exilé et captif.
Les armes du "bouclier de la chrétienté" sont gravées sur une des clés de voûte
de la chapelle St Fiacre à la commanderie de Paulhac (St Etienne de Fursac); la fontaine de Vallière
supporte son buste.
|
Vallière.
Sur la place principale, la fontaine est dominée par le buste de Pierre d'Aubusson, cardinal et grand maître
de l'Ordre de Malte.
Le portail de l'église St Martin (XIIIème et XVème)
est gardé par un lion de granit terrassant un homme. La voûte, refaite au XVème, repose
sur des chapiteaux feuillagés du XIIIème.
Le château de la Villeneuve était une propriété de la famille d'Aubusson.
Reconstruit au XVIIème siècle, il fut transformé en école d'agriculture.
L'isolement, sans doûte, la beauté, certainement, de cette région ont attiré
nombre de personnalités.
|
|
Le regretté Philippe Léotard a laissé ici de bons souvenirs.
Johnny Hallyday s'étonnait toujours de ne pas être importuné quand il se promenait dans les
rues de Vallière.
Jean-Pierre Jabouille, dont la famille a ses racines à Vallière, a été rejoint par
son beau-frère Jacques Laffite qui, dans son moulin, oublie, ici, ceux de la F1. Jean-Claude Guénard,
tragiquement disparu avec Didier Pironi pendant une course de off-shore, y avait rénové une maison.
Le scénariste Luc Béraud, complice de Claude Miller, le metteur en scène Bruno Chiche
(Barnie et ses petites contrariétés) sont leurs voisins.
L'héroïne de "La Balance" et plus récemment de "Absolument fabuleux",
Nathalie Baye, a choisi, elle aussi, d'habiter près d'ici. Elle est Diane de Breyves dans
"L'enfant des Lumières".
|
Mortroux.
Jusqu'au XIXème siècle, Mortroux fut un village de potiers réputés.
Le bourg a gardé le souvenir de ses artistes; pour s'en convaincre, il suffit d'admirer les superbes
poteries utilisées en épis de faîtage.
|
|
C'est
ici le fief d'André Chandernagor, député, ministre, président de la Cour des Comptes.
Françoise, sa fille, a abandonné sa carrière de haut-fonctionnaire pour se consacrer à
l'écriture. Son premier roman, "L'Allée du Roi", qui nous emmène chez Mme
de Maintenon, fut d'abord un grand succès de librairie avant de devenir un grand film. Souhaitons le même
succès à "L'enfant des Lumières" tourné aux environs de Guéret.
Thierry, maire de Mortroux, est aussi président de la Communauté de communes "Marche Avenir".
|
Moûtier-Rozeille. Le nom de cette commune est issu d'un ancien monastère fondé
au IXème siècle qui a complètement disparu pendant les Guerres de Religion. Charlemagne
y aurait fait une halte en 803.
L'église, d'origine romane, est le seul bâtiment restant; dédiée à St Martin de
Tours, c'était une étape sur la route de St Jacques de Compostelle. Les chapiteaux figuratifs sont assez
remarquables.
|
|
Françoise Bandy de Nalèche est né au Moûtier-Rozeille, mais c'est sous le
nom de Françoise Rosay que nous connaissons l'actrice de la "Kermesse héroïque"
ou de "Drôle de drame".
Son oncle, Etienne de Nalèche, fut directeur du "Journal des Débats"
et président du Syndicat de la Presse parisienne.
Un de ses ancêtres, Gilbert Bandy de Nalèche, fut un général de Bonaparte
avant de devenir député de la Creuse.
|
Saint
Yrieix la Montagne. Le superbe lac de la Vaud-Gelade encourage à la promenade.
Il existait ici une importante nécropole gallo-romaine de l'époque d'Auguste. On y a découvert
un grand nombre de médailles et de monnaies.
L'église, maintes fois reconstruite, possède des éléments architecturaux du XIVème,
XVIème et XVIIème siècle.
|
|
L'historien
Antoine Thomas, dans un ouvrage consacré au Comté de la Marche et au Parlement de Poitiers, a
défini avec précision les limites de la Haute Marche et des provinces voisines. En tant que philologue
de renommée mondiale, il s'est intéressé aux origines de la langue française et du patois
occitan tel qu'on le parle au sud du département. Décédé en 1935, il repose dans le cimetière
de la commune.
L'acteur Jacques Bonnaffé a acheté une ferme dans la région.
|
La Villeneuve. L'église
Ste Radegonde est meublée de boiseries du XVIIIème siècle venant de l'église
St Amable à Riom dans le Puy de Dôme.
|
|
Née
à La Villeneuve, Léa Védrine, inspectrice
de l'Education nationale, est devenue auteur sous le nom de Georges
Nigremont du nom de la commune où elle passait
ses vacances.
Son oeuvre romanesque nous promène à travers la Creuse. Citons: "Jeantou, le maçon creusois",
"Le baladin du roi", ...
|
Janaillat. Au carrefour
des routes de Pontarion et Bourganeuf, un monument poignant rend hommage aux 32 maquisards de Combeauvert, massacrés
par l'occupant le 9 juin 1944.
Au village du Souliers, la forteresse construite par Jean de l'Hermite a été complètement détruite.
Quant au château du Bois de l'Hermite, il a été rasé par les anglais pendant la guerre
de Cent Ans.
|
|
François de l'Hermite, plus connu sous le nom de Tristan l'Hermite est né au château
du Souliers. Peut-être revoyait-il les lieux de son enfance quand il écrivait dans l'ode à Mr
de Chaudebonne (La lyre):
Tous les ans près de ce château
Le dos d'un assez grand coteau
D'une blonde javelle éclate
Et si l'air n'est bien en fureur
Cette terre n'est guère ingrate
A la peine du laboureur.
|
Champagnat. Les amateurs
de châteaux seront déçus; les châteaux de la commune ne se visitent pas.
Au bord de la Tarde, le château de Fournoux (XVème) a été fortement remanié.
Celui de Peyrudette, partiellement remanié au XVIIIème siècle, possède une
belle chapelle datant de la construction d'origine (XVème). Le château féodal
de Champagnat est réduit à l'état de ruines.
L'église du XIIème conserve, de ses fortifications, un portail encadré
de deux tours à mâchicoulis.
|
|
Des fenêtres
du château de Fournoux, Jean Guitton enfant rêvait d'un chaumière qu'il apercevait au loin.
Le grand philosophe chrétien, interlocuteur privilégié des papes et de François Mitterand,
membre de l'Académie française, se retira dans la chaumière d'où il pouvait contempler
les souvenirs de son enfance.
Au milieu d'ouvrages d'une grande spiritualité, il nous a fait revivre son enfance dans l'inoubliable "Une
mère dans sa vallée".
Victor Denhaut, né à Champagnat en 1877, fut un pionnier de l'aviation. En 1911,
il construisit le premier hydravion à coque européen.
|
Saint Sulpice les Champs.
La commanderie hospitalière de Chambéraud possédait sur cette commune une chapelle et un moulin.
Le Musée de Guéret conserve une statue de Mercure découverte au hameau d'Ahys.
|
|
C'est dans cette commune que naquit le truculent Dr Eugène Jamot, médécin-chef
colonial, unanimement vénéré en Afrique pour être venu à bout de la maladie du sommeil;
une stèle lui est dédiée.
Il est mort à Sardent en 1937.
|
Sardent. La commune garde vivante le souvenir de Pardulphe plus connu dans tout le Limousin sous
le nom de St Pardoux. Touché par la foudre, il devint aveugle; il fonda un monastère à
Guéret où il retrouva la vue avant d'y mourir. Tous les sept ans depuis dix siècles, quand le
rituel des ostensions anime tout le Limousin, ici même, le jour de Pentecôte, une foule de croyants vient
rendre hommage au petit Pardulphe.
Le trésor de l'église,
(Chasse de Saint Etienne, Bras Reliquaire de Saint Pardoux, Ostensoir, Croix à double branche) a quitté
Sardent pour le Musée de Guéret.
|
|
Claude Chabrol fut accueilli à Sardent pendant la guerre. Son premier film, "Le Beau
Serge", décrié de toute part, et surtout à Sardent (!), est aujourd'hui considéré
comme une référence du 7ème art.
On y découvrait Jean-Claude Brialy, Michel Blain, Bernadette Laffont, et les habitants de Sardent.
|
La Souterraine.
La "vieille ville" a gardé le souvenir de ses remparts avec sa "Porte St Jean", sa "porte
de Puy Charraud", ses jolies maisons anciennes, son église du XIIème et surtout sa crypte
préromane qui a donné son nom à la localité.
Au milieu du cimetière (route de Paris) se trouve une des cinq lanternes des morts du département.
Le château féodal de Bridiers (route de Dun) après des années d'abandon est en cours
de restauration.
|
|
Claude Miller, le talentueux metteur en scène de "La meilleure façon de marcher",
"La petite voleuse" ou "Garde à vue" a choisi de vivre à La Souterraine.
La place Joachim du Chalard (en face de la chapelle du St Sauveur) rend hommage à
un juriste réputé du XVIème siècle.
|
Rougnat. Le château
Bodeau (fermé au public), a servi de décors au film d'Alain Corneau "Tous les matins du
monde". Construit au XVème siècle, il possède un pont levis et deux tours à
mâchicoulis. L'église contient vingt-et-un tableaux du XVIIIème siècle sur lesquels
le chevalier Lombardi a représenté des scènes de la vie du Christ. A Cujasseix, les très
beaux restes d'une villa gallo-romaine avec ses décors peints ne sont pas sans rappeler Pompeï.
|
|
Le chanteur d'opéra, José Van Dam, a racheté le château Bodeau qui
reste donc un haut lieu musical. Le célèbre baryton basse a triomphé dans le "Don Giovanni"
de Joseph Losey ou dans la Passion selon St Matthieu de J-S. Bach.
Le chanteur apporte son soutien au remarquable travail accompli par l'Ecole de Musique de la Creuse
|
La Chapelle-Taillefert.
Ce bourg doit son nom à Pierre de la Chapelle-Taillefer, cardinal mort en 1312. Professeur de droit
du pape Clément V, il fut membre du tribunal chargé de juger les Templiers. Contre le roi, il s'efforça
de les défendre.
Le roi l'autorisa à construire une collégiale dans son village; il mourut avant d'avoir achevé
son oeuvre et fut enterré sous le choeur de l'église.
Le château n'a pas résisté aux batailles de la guerre de cent ans.
|
|
Victor Lanoux, le héros de "Un éléphant ça trompe énormément",
"Nous irons tous au paradis" ou des séries "RG", "René la Brocante", a
choisi de s'installer à la Chapelle-Taillefert, là où il avait passé son enfance.
Il a créé la fête champêtre annuelle à laquelle ne manque pas d'assister Guy Montagné,
un autre creusois, et quelques autres personnalités du spectacle. Pendant un temps, il fut également
maire de la commune.
|
Guéret. En quittant la place Bonnyaud, où tout converge, il faut visiter l'Hôtel
des Moneyroux (aussi appelé, à tord, Château des Comtes de la Marche), actuellement siège
du Conseil Général, l'Hôtel de Ville bâti en pierres de taille, le Musée du Présidial
consacré à la Creuse traditionnelle.
Au milieu de son superbe jardin, le Musée de la Sénatorerie
cache des collections exceptionnelles dont la richesse est trop méconnue: peinture, (Ingres, Sisley, ...)
tapisseries anciennes, sculptures, orfèvrerie médiévale, archéologie départementale,
mobilier, ...
A deux pas de Guéret, la superbe forêt de Chabrières nous offre ses chemins,
ses chaos granitiques, ses restes néolithiques, ses ruines gallo-romaines (Puy de Gaudy) et, maintenant,
son parc à loups.
|
|
Les guérétois
en ont longtemps voulu à Marcel Jouhandeau, l'enfant du pays, de s'être moqué des travers
provinciaux de leur ville à laquelle il avait donné le nom de Chaminadour.
Ingres, qui jouait du violon quand il ne peignait pas, a épousé Madeleine
Chapelle, modiste guérétoise. Le musée possède quelques beaux tableaux du peintre dont
un portrait de sa femme.
Antoine Varillas, né à Guéret en 1624, fut un historien réputé
et contesté des rois de France et de la Réforme.
En 1873, Jacques-Joseph Grancher (1843-1907), membre de l'Institut Pasteur et grand hygiéniste,
a défini les différents stades anatomiques et cliniques de la tuberculose pulmonaire.
La Société des Sciences Naturelles et Archéologiques a atteint son apogée
avec les guérétois Pierre de Cessac et Louis Lacrocq. On ne peut que louer le remarquable
travail que fait la société pour une meilleure connaissance de la Creuse.
Prix Femina 1990 pour "Nous sommes éternels", Pierrette
Fleutiaux est née à Guéret en 1941. Par son père, elle est apparentée à
Léonce Manouvrier, spécialiste du cerveau.
|
Le Grand Bourg. Le visiteur découvrira
ici une des rares églises gothiques de Creuse (avec Pontarion et Aubusson). Elle contient
une croix reliquaire et une vierge auvergnate; son pourtour est parsemé de sarcophages, de cippe et d'urnes
funéraires.
C'est l'ermite St Léobon qui, en fuyant Fursac, donna naissance au bourg, en périphérie de la
seigneurie de Salagnac; à sa mort son tombeau devint un lieu de pèlerinage, sur la route de Compostelle.
|
|
Avec ses collègues, P. de Cessac et L. Lacrocq, le Dr Georges Janicaud, né au Grand
Bourg a contribué à la grandeur de la Société des Sciences Naturelles et Archéologiques
et à une meilleure connaissance de la Creuse.
Amédée Carriat est lui aussi né au Grand Bourg. Sa "Biobibliographie
des auteurs creusois" fait référence en matière de littérature régionale.
Les parents de Roger Thome, auteur de romans régionaux, tenaient un bazar dans le bourg.
La famille de Georges Cerbelaud-Salagnac, spécialiste du Nouveau Monde (La révolte
des métis) et aussi auteur d'une "Histoire du Limousin" est, comme son nom l'indique, native
du Grand Bourg de Salagnac.
|
Bénévent l'Abbaye. Chef d'oeuvre de l'art roman limousin, l'église abbatiale
du XIIème est une étape obligée dans la visite de la Creuse. La dureté du granit
n'a pas rebuté les artistes qui ont ciselé trente-huit chapiteaux merveilleusement inspirés.
De l'abbaye, il reste deux bâtiments remaniés au XVIIème siècle et une jolie
fontaine près de l'Office de Tourisme.
Situé sur une des routes de Compostelle, Bénévent entretient un gite à l'usage
des pélerins.
|
|
André Mavigner, conseiller général du canton, est aussi l'auteur de plusieurs
ouvrages dont le plus connu est "Le Tambour de Creuse".
Joël Richard anime la dernière entreprise européenne fabriquant des bardeaux
fendus. Ces plaquettes en bois de châtaignier donnent aux toits qu'ils couvrent cette inimitable couleur argentée
qui fait le cachet de nombreux bâtiments et clochers du Limousin, mais aussi d'édifices aussi prestigieux
que le Mont Saint Michel.
|
Masbaraud-Mérignat. Sur la rive gauche du Taurion, la belle forêt de Mérignat
s'étend sur près de 200 ha.
Le château de Mérignat fut pendant quelques années transformé en monastère.
|
|
C'est dans une ferme de ce village oublié des guides que naquit Raymond Poulidor.
Malgré de nombreuses victoires, ce sont ses trois places de second au Tour de France et sa gentillesse qui
lui vallent sa popularité.
|
Evaux les Bains. La
belle église abbatiale (XIème-XIIème) se signale par son clocher
à cinq étages. L'emplacement de l'abbaye est occupé par un jardin. L'établissement thermal
remontant à l'antiquité (Evaonum) est le seul de la région Limousin. Depuis 2000, Evaux
possède aussi un casino municipal ouvert toute l'année.
Chaque été, un rallye de voitures de collections, la "Virad'a Creusoise", rend hommage à
Charles Trépardoux, l'enfant du pays.
|
|
En
1882, George Trépardoux et George Bouton se sont associés au comte Albert de Dion pour construire
une atelier d'automobiles à vapeur.
Les commandes affluent et, en 1884, une nouvelle usine est construite à Puteaux.
Charles Trépardoux, fervent défenseur de la vapeur, quitta ses associés en 1890 quand ils choisirent
de passer au moteur à essence.
|
Mainsat.
La galerie des portraits illustre l'histoire millénaire de la famille qui quitta sa forteresse de la Roche-Aymon
(Evaux), en 1195, pour s'installer à Mainsat. Hélas, le château du XVème
ne se visite pas; tout juste peut-on voir, derrière les hauts murs, quelques fenêtres et la tour carrée
flanquée d'une échauguette.
Par contre, au village des Portes qui fut une paroisse indépendante, il est possible de visiter le château
qui appartint à la famille du Comte de Duras.
L'église de Mainsat a été reconstruite au XIXème, dans le style Renaissance
par la famille de la Roche-Aymon qui y possède sa propre chapelle.
|
|
Charles-Antoine de la Roche-Aymon, né à Mainsat en 1696, mourut à Paris
en 1777. Evêque de Limoges puis de Toulouse, archevêque de Reims en 1762, grand aumônier du royaume,
il fut nommé cardinal en 1771. C'est donc à lui que revint l'honneur de sacrer le roi Louis XVI le 11
juin 1775.
|
Chénérailles.
Depuis le XIIIème siècle, la ville bénéficiait d'une charte de ville franche. Elle entourait
un château appartenant aux Comtes de la Marche et totalement détruit par les anglais au cours de la Guerre
de Cent Ans. Reconstruit en 1440, il fut ravagé par les flammes en 1455. Il reste encore quelques bouts de
remparts et une porte.
Cette époque a laissé à l'église une chapelle seigneuriale (XVème).
Le "Tombeau de Barthélémy de la Place" (XIVème) est classé
monument historique. Sur ce haut-relief, sculpté dans un seul bloc de calcaire, on peut dénombrer vingt-sept
personnages.
|
|
Georges
Sarre est né à Chénérailles le 26 novembre 1935. Tour à tour, fonctionnaire,
syndicaliste, conseiller de Paris, maire d'arrondissement, député, ministre, il a contribué à
la renaissance du Parti Socialiste. Avec J-P. Chevènement, il a fondé le CERES et le Mouvement des Citoyens.
|
Viersat. En 1834, la
commune de Combraille fut réunie avec celle de Viersat.
Remaniée de nombreuses fois, l'église d'origine (XIIème) a quelque
peu perdu son style roman; restent les piliers, les arcs doubleaux et les contreforts.
|
|
En tant qu'historien, Jean-François Barailon, né à Viersat en 1743, s'est
penché sur l'étymologie des noms de lieux, notamment à Toulx-Ste-Croix.
Archéologue amateur, un de ses traités a inspiré le premier roman champêtre de George Sand:
"Jeanne". L'auteur y décrit une paysanne à l'âme pure et primitive dont elle rêve
de repeupler le monde.
Jean-François Barailon fut aussi député de la Convention et des Cinq-Cents; il fit partie des
acteurs du coup d'état du 18 brumaire an VIII (9 nov. 1799) qui allait conduire au Consulat puis à
l'Empire.
|
Auzances. En 1640, le
pape offrit au curé de la paroisse une Descente de Croix peinte par Voltera. Ce peintre s'est rendu
célèbre en "rhabillant" les oeuvres dénudées du Vatican ! L'église abrite
également une piéta de petite taille mais remarquable d'émotion.
La place est dominée par une maison bourgeoise du XVIIème avec deux tourelles carrées.
|
|
Germaniste,
agrégé de philosophie, professeur à Guéret, Jean Beaufret fut attiré à
la fois par l'existentialisme et le romantisme allemand. Il nourrira une passion exceptionnelle pour Heidegger dont
il découvrit l'oeuvre, à Lyon, pendant la guerre.
Il termina sa carrière à la khâgne du lycée Condorcet, à Paris, dont il occupa la
chaire de philosophie.
|
Mourioux-Vieilleville.
Le bourg de Vieilleville s'est développé avec l'activité de la gare. Il est devenu beaucoup plus
important que Mourioux, chef lieu de la commune.
Le dolmen de l'Antre des Fades fait remonter l'histoire de Mourioux jusqu'à une époque pré-celtique.
La civilisation gallo-romaine a laissé des traces de recherche de filons d'étain. Une croix auvergnate
polychrome a été érigée au XIème. Quant à l'église fortifiée,
elle a été construite au XIVème siècle. Plusieurs puits et fontaines (St
Rémy, Villedary) témoignent du riche passé de ce bourg.
|
|
L'écrivain
Pierre Michon est né aux Cards (Châtelus-le-Marcheix) en mars 1945. Elevé par sa
mère institutrice à Mourioux, il a fait ses études au lycée de Guéret avant de
quitter cette Creuse trop tranquille: "Ce qu'on veut quand on vit dans ces pays-là, c'est en sortir
le plus vite possible. On est obligé de renier cette région, on est forcé de penser qu'ailleurs
les choses sont mieux. Quand on est jeune, on est pris d'un sentiment de honte, comme si on était le dernier
des hommes." (Vies minuscules)
|
Trop
souvent connue pour sa mortalité routière, Gouzon
mérite mieux que la RN145.
L'église St Martin (XIVème), avec son clocher en bardeaux, est précédée
par un beau portail limousin. Elle possède quelques belles statues en pierre du XVèmeet en
bois du XVIIème. Aux Forges, la Chapelle St Nicolas cache des fresques dont certaines remontent
au IXème siècle, à l'époque carolingienne. Dans ce même village, on a
découvert des traces de fonderies remontant à l'âge du fer.
|
|
Fuyant
Paris et la guerre, le célèbre Paul Poiret, surnommé le "pacha de Paris" se
réfugia, pendant deux ans, à Gouzon qu'il quitta, en 1943, pour Marcillat-en-Combraille.
L'extravagance du grand couturier, malade et ruiné, détonnait un peu dans le calme paysage de cette
campagne, qu'il parcourait avec son chevalet sous le bras.
|
encreuse.com
17-jul-07
|
|
Rédaction:
Alain Tixier
(août 2001 - novembre 2002)
|
Crédit photos: Christine et Alain Tixier et
archives, Elise
Deschamps (La Celle Dunoise), Luc
Nadaud (Lac de la Vaud-Gelade, A.Thomas), Jean-Noël
Saintrapt (La Villeneuve), Office
de Tourisme des Pays de la Loire (Musée St Jean d'Angers),
Ministère
de la Culture (Sardent, A.Guillaumin, Malval, Soubrebost, Pionnat,
M.Chapelle), Musée
de Boston (Monet: Creuse, effet de soleil), Académie
française (Maurice Genevoix)
|