Une rivière dans sa vallée[1]

 

Le vent fut si soudain que je n'eus pas le temps de m'accrocher à la branche. Son souffle turbulent me fit virevolter au dessus de Pétillat. De là haut, je voyais Peyrabout et plus loin Sainte Feyre et la vallée de la Creuse. J'étais une alouette. Tout à coup, dans son tourbillon désordonné, le vent me laissa choir dans un ruisseau. Au moins je n'allais pas mourir de soif.

- Bonjour petite feuille, me dit le ruisseau.
- Bonjour. Qui es-tu ?
- Je suis la Gartempe. Je peux t'emmener voir le monde jusqu'à la mer.

C'était une chance inespérée pour une jeune feuille qui rêvait de cieux lointains en écoutant les récits de voyage des oiseaux posés sur sa branche. Joueuse et insouciante, la Gartempe m'emporta.

Avant de quitter Peyrabout et le vallon où elle s'éveille, la rivière me parla d'une guerre qui l'avait beaucoup affectée. Dans les forêts alentour s'étaient rassemblés les premiers maquisards creusois. Un jour, les partisans cachés dans le bois du Thouraud furent découverts et massacrés.

Nous gardâmes le silence jusqu'au au pont de Lépinas. Au loin j'aperçus la petite église romane; la Gartempe se souvenait encore de sa construction.

En quelques clapotis nous fûmes arrivés à Maisonnisses. La Gartempe aurait dû se taire; quand elle reprit la parole ce fut encore pour me raconter un massacre! Maisonnisses fut le siège d'une commanderie de l'Ordre de Malte; aujourd'hui, elle a complètement disparue. A l'intérieur de l'église, construite sur une crypte, le gisant d'un commandeur rappelle encore ce passé mouvementé.

Nous passâmes sous le pont d'une route qui menait à Guéret.

Bras reliquaire de St Pardoux- Là bas c'est Sardent. Reste en moi, gravé pour toujours, le regard du petit Pardulphe; enfant, il venait souvent jusqu'ici pour pêcher et faire boire les troupeaux. Nous étions en 667, il n'avait que dix ans et il m'a regardé, il m'a regardé ... d'un regard fascinant; l'éclair d'un orage brûlait encore au fond de ses yeux foudroyés. Depuis, partout dans le Limousin, des chapelles, des villages, des lacs sont dédiés à Saint Pardoux. Tous les sept ans depuis dix siècles, quand le rituel des ostensions anime tout le Limousin, ici même, le jour de Pentecôte, une foule de croyants vient rendre hommage au petit Pardulphe.

Mais elle en voulait un peu aux habitants de Sardent. Au XVIème siècle, ils avaient reconstruit leur église et l'avait dédiée à Saint Martin. Les ingrats ! Saint Pardoux n'avait droit qu'à une chapelle. Suprême affront, le trésor de l'église, (Chasse de Saint Etienne, Bras Reliquaire de Saint Pardoux, Ostensoir, Croix à double branche) avait quitté Sardent pour le Musée de Guéret.

Elle m'apprit que le cinéaste Claude Chabrol était lui aussi originaire de Sardent et qu'il y avait tourné son premier film.
- Je sais, dis-je; il s'appelait "Le beau Serge". Marie et François sont venus s'asseoir juste au pied de mon arbre.
- Parlons moins fort. Voilà un sujet qui fâche. Quand on a du respect pour les gens de ce pays, mieux vaut ne pas parler de ce film.

Moulin de la Chapelle-TaillefertPuis ce fut La Chapelle Taillefert. Chose étonnante, ce bourg doit son nom à un cardinal mort en 1312 qui voulut y construire une collégiale. Professeur de droit du pape Clément V, il fut membre du tribunal chargé de juger les Templiers. Contre le roi, il s'efforça de les défendre.

Après ce procès, le bourg ne fut plus troublé que par le passage des pillards à la solde de la France ou de l'Angleterre. Ils auguraient d'une nouvelle guerre; elle allait durer cent ans.

- La Chapelle Taillefert devint poste frontière entre les possessions françaises et anglaises. Mais tout ça c'est du passé! Les remparts ont disparu. Aujourd'hui, l'événement ce fut Victor Lanoux qui vint, autrefois, taquiner le poisson entre deux films.

Saint Victor en MarcheLa Gartempe me fit jouer à "saute-rochers" dans les cascades de La Rebeyrolle. Près du village de Bussières, des enfants nous regardaient passer assis sur le bord d'un joli petit pont de pierre.

- Je les connais, ce sont les enfants de Saint Victor en Marche. De leur église de 1321, les habitants n'ont conservé que le porche. Le reste était tellement abîmé qu'au XVIIIème siècle, ils ont décidé de reconstruire une église au goût du temps. Il paraît que c'est la seule du département.

St Sylvain MontaigutAu loin, entre les arbres, apparut le puissant château de Montaigut le Blanc. La redoutable place forte ne résista pas aux guerres de religions. Patiemment reconstruit depuis une vingtaine d'années, le donjon veille sur la vallée comme au temps de sa gloire.

Nous entrâmes dans un village. Au dessus des toits se détachait le clocher de Saint Sylvain Montaigut. L'église reconstruite au XVème possède une chapelle seigneuriale où les Brachets, seigneurs de Peyrusse, descendus de leur forteresse, venaient assister à la messe paroissiale.

Château de GartempeLa Gartempe fut soudain prise de frénésie. Je compris quand je sus que le prochain bourg portait le nom de Gartempe. Peu de rivières et peu de fleuves ont laissé leur nom à une ville ou un village; elle avait de quoi être fière. Pourtant ce n'était qu'un petit bourg avec son église romane à voûte lambrissée. Mais, en haut de son parc remontant de la rive vers la terrasse, le château donnait une impression de bord de Loire (fermé à la visite).

- Ce village endormi, ces métairies perchées sur la colline, me rappellent tant de souvenirs.
- Oui la campagne c'est joli en été et pendant les vacances, mais en hiver c'est bien triste.
- Moi, je l'aime en tous temps ma vallée: lorsqu'elle commence à s'éveiller, lorsqu'elle porte les blés murs, lorsqu'elle décline comme un malade qui s'en va, lorsqu'elle s'endort dans le froid et la neige.

Il n'y a pas si longtemps, quand l'arrivée du froid et la brièveté du jour ralentissaient le travail de la terre, la vallée s'animait d'une vie nouvelle. Les bêtes nourries et traites, la soupe terminée, les lanternes processionnaient d'une maison à l'autre pour le grand rassemblement de la veillée. Tous ces gens se réunissaient autour du "cantou", parfois même dans la chaleur moite des étables.

Les mères grondaient les vieux qui effrayaient les enfants avec des histoires où le diable et les loups étaient souvent présents mais toujours perdants.
- Taizetz vous doun, paï Younassou ! Oprès quoci, lous paubres pitits ant si pô que ne volant pas se couchà.
- Ne cregnetz pas Maïro; co prin'ten, quand las feuhlas serant repoussades, n'irans tous chassà lo dahut dînn lous bôs
.
Et la soirée allait ainsi, de la frayeur au soulagement, de l'angoisse aux rires, chacun s'occupant à de menus travaux.

GartempeLes hommes tressaient des fanons de chanvre pour les boeufs; montés sur le joug, ils les protégeraient des mouches au coeur de l'été. Les mains calleuses que le sommeil de la terre condamnaient à l'oisiveté, s'acharnaient à refaire les manches des outils ou à rouler les boudins de paille qui servaient à fabriquer les panetons où lèverait la pâte des tourtes.

Les femmes épluchaient les châtaignes avant de les blanchir en agitant le "bouairadou"; d'autres tricotaient ou cousaient les biaudes. Les plus habiles découpaient en lamelles des fétus de paille, soigneusement choisis avant la moisson; les douze brins tressés servaient à la confection des chapeaux. Au moment de Noël, on cassait les noix pour faire de l'huile.

- Hélas, la télévision et l'égoïsme ont tué les veillées ...
- C'est quoi la télévision ?
- C'est la veillée dans une boîte en verre.
La rivière se tut et je ne pus pas en savoir plus.

Après le village de la Chassagne, nous nous faufilâmes entre le Peu de la Roche et le Peu du Sauvage. Puis la rivière me dit de prendre garde.

Moulin de Ribbes- Nous arrivons dans la région des moulins. Ne t'approche pas des biefs, tu te ferais engloutir. Il y a des années de ça, j'avais grand plaisir à faire tourner les roues à aubes; mais l'électricité et la rudesse du travail ont eu raison du battement de l'eau, du grincement des moyeux et du roulement des meules.

Au Moulin de Ribbes, je me laissai glisser vers la rive gauche, loin de l'écluse. Comme je longeais les joncs, je vis deux yeux globuleux qui me regardaient; une bouche énorme s'ouvrit, un croassement sinistre en sortit et le monstre disparut dans un grand plouf.

- N'ais pas peur ce n'est qu'une grenouille, une toute petite rainette grise.

Nous paressâmes dans les prés. Des libellules aux ailes irisées nous escortaient de roseaux en iris d'eau. Plusieurs fois je dus éviter le mufle rose des vaches venues s'abreuver sur la rive. Me voyaient-elles, seulement, avec leur yeux vitreux qui semblaient regarder sur les côtés ?

La rivière contourna Le Grand Bourg en passant par le Moulin Routet. Les habitants, se méfiant des débordements de mon amie, ont construit leur église et leur village à mi-hauteur du "Peu du Venant" près d'un rocher rendu célèbre par la présence de Saint Léobon. La Gartempe l'avait bien connu; elle me raconta son histoire.

Né à Fursac, il habitait une hutte près du bord de la rivière. Harcelé par des jeunes gens toujours prompts aux bêtises, il avait suivi la rive et s'était installé sous ce rocher où il mourut en 531. Son tombeau devint un lieu de miracles. Jaloux, les gens de Fursac voulurent récupérer leur saint. Après une lutte morbide, les habitants du Grand Bourg réussirent à conserver le bras droit où résidait, dit-on, la force du saint homme.

Le Grand BourgNous contournâmes une colline pour rejoindre Salagnac par le Moulin Sebrot et le Moulin du Pont. La Gartempe y avait connu les romains à bâbord, puis les seigneurs à tribord; la fin de l'empire romain et les guerres de religion eurent raison des uns et des autres.

Puis ce furent les ruines du Moulin de Chalibat. Des rires, des cris d'enfants, un air de musique animaient le Moulin de Masvignier; on y célébrait une noce.

- Depuis que je parcours cette vallée, c'est la même histoire toujours recommencée. Les garçons font la cour aux jeunes files, puis ils font leur "déclaration" et ce sont les épousailles, les "youfoufou" traditionnels, les repas interminables, les rires, les danses jusqu'au matin et la soupe à l'oignon.

Moulin de MasvignierBien sûr, les costumes ont changé, mais la mariée est toujours en blanc. Bien sûr, il n'y a plus de pâté de cèpes et de limousine d'écrevisses, mais le foie gras et la croustade de Saint Jacques les ont remplacés. Oubliés le canard aux griottes, le civet de lièvre au cidre et le gigot de chèvre, aujourd'hui on mange du canard à l'orange, du lapin sauté chasseur et de l'épaule d'agneau soubise. Les pommes sautées au fondu creusois et les petits navets glacés au miel d'acacia ne sont plus au menu; maintenant on y trouve des juliennes de légumes et autres pommes noisettes. Les gourmands préfèrent se régaler de pièce montée plutôt que de gâteau aux noisettes et de gargouillau de poires. On boit du Champagne à la place du cidre et, faute de vignes, le petit vin de Dun a été remplacé par du Bordeaux.

La cabrette et la vielle à roue ont relégué le cromorne et la viole de gambe au musée, avant d'y être poussées par le synthétiseur et la guitare électrique. Après avoir dansé des gigues et des gavottes, les couples se sont croisés dans des bourrées et des polkas avant de s'enlacer dans des slows et des rocks.

Les bruits de la fête furent remplacés par le gargouillis d'un petit ruisseau qui nous apportait l'eau de l'étang de Maubrant. Ma compagne n'aimait pas cet endroit; l'étang immobile et noir, enchâssé au milieu des arbres, lui faisait peur.

Moulin de la CôteUn barrage annonça le Moulin de la Côte. Les bâtiments n'étaient pas abandonnés.

- Ce moulin tourne-t-il encore ?
- Oui, mais il a changé d'activité. Autrefois on y filait la laine. Les paysans amenaient la laine de leurs moutons. Après avoir été lavée, cardée, elle était filée et enroulée en écheveaux. Cette laine, teinte en noir dans un deuil permanent, servait à tricoter les pèlerines et les mitaines au cours des veillées de l'hiver.

Les pelotes ont remplacé les écheveaux et le moulin a laissé la place à une usine de câbles métalliques. On tréfile, ici, des câbles d'ascenseur, de grues, de téléphériques, de haubans.

- Le village, en haut de ce chemin, s'appelle La Cour. Quand je passe ici, il me remonte le souvenir des batteuses. J'entends encore le sifflet de la machine et le halètement de la vapeur.

Bien avant le lever du soleil, le crissement des roues métalliques sur le chemin caillouteux annonçait l'arrivée du convoi que tirait des boeufs. La locomobile avec sa cheminée repliée précédait la batteuse Merlin et la lieuse à deux fils.
Dans la foulée arrivaient les femmes et les hommes des fermes voisines venus prêter main forte.

Batteuse à ChamborandQuand tout était installé et soigneusement calé, la locomobile faisait entendre son sifflet et les immenses volants entraînaient la ronde des poulies, des courroies et des leviers. Au rythme du ronflement cadencé des machines, deux hommes enfournaient les gerbes dans la gueule béante de la batteuse; d'autres s'affairaient devant les clapets retenant les sacs où coulait le seigle, l'orge ou le froment. Dès qu'ils étaient pleins, une noria d'hommes s'en saisissait et les montait dans les greniers.

Les enfants, quand ils ne portaient pas à boire aux ouvriers, jouaient dans le "coudert" avec la balle que la machine crachait au bout d'un long tuyau.

Plusieurs repas entrecoupaient le dur travail. Vers neuf heures, la soupe à l'oignon et la cochonnaille étaient au menu du déjeuner. Déjà au four et aux "toupis" depuis la veille, les femmes finissaient de préparer le copieux repas de "miéjour". Le pâté de pomme de terre accompagnait les rôtis et les volailles; après le fromage élevé à la ferme, arrivait le traditionnel clafoutis. Le vin coulait à flots dans les gorges desséchées par la poussière et la chaleur de l'été.

On fêtait ce jour là la fin d'une année de labeur. On plaisantait, on riait. On s'inquiétait du temps, des récoltes, de la famille. On évoquait le passé, on craignait l'avenir.

Puis le travail reprenait. Une fois toute la moisson battue, les machines étaient nettoyées et préparées pour la battage du lendemain. Les plus solides partageaient un dernier chabrot, une dernière chopine, une dernière "goutte" avant de prendre un peu de repos et de rejoindre la ferme voisine où ils iraient rendre une journée de battage.

- Attention au bief !

Je rêvassait en pensant au pénible travail des paysans d'autrefois et je n'avais pu vu arriver le barrage des Moulines. Le courant était fort et j'eus du mal à m'éloigner pour glisser par dessus le barrage.

- Tu l'as échappé belle ! Le moulin est devenu une centrale électrique; tu aurais pu restée coincée dans la grille ou même être hachée par les aubes de la turbine.

J'en frissonne encore.

St Etienne de Fursac- Vois donc le Peyroux qui nous arrive. C'est là, à Saint Etienne de Fursac, que mon amant et moi nous nous marions. Hélas, il ne m'apporte plus ces pépites d'or qu'il ramassait à la Petite Faye près de Chamborand. La mine a maintenant disparue. Mais le Peyroux m'est resté fidèle.

Après le Moulin du Clopet, la rivière me montra les ruines de la Papeterie. Ici, le moulin entraînait des meules et des pilons transformant les chiffons de lin en pâte à papier. Après blanchiment à la soude, le mélange fibreux, additionné d'amidon, était étalé sur des rouleaux; par pressages successifs, la pâte perdait son eau pour devenir du papier.

Une série de moulins (Moulin du Temple, Moulin du Verdois, Moulin Neuf), presque tous à l'abandon nous conduisit jusqu'aux limites du département. Le très important Moulin du Temple était à la fois un moulin à foulon, un moulin à corder et un moulin à Seigle.

Viaduc de RocherollesAu sortir d'un petit pont, je décrouvris un immense viaduc qui barrait la vallée.

- C'est Rocherolles; des centaines d'hommes m'ont construit ces arches de granit pour me souhaiter la bienvenue aux portes de la Haute Vienne.

Une belle vallée encaissée nous conduisit jusqu'à Bessines où pendant de nombreuses années l'exploitation des mines d'uranium pollua les eaux de la Gartempe.

En contrebas de Châteauponsac, dans la perspective de la rue "Sous-le-Moustier", nous aperçûmes l'enfilade des maisons de la renaissance avec leurs escaliers extérieurs.

Entre Bellac et le Dorat, je sentis la rivière prise d'hésitation. Passé St Ouen sur Gartempe, elle prit définitivement la direction du nord.
- Pourquoi n'allons-nous plus vers la mer ?
- Je vais voir une amie ...
Je vis bien qu'il ne fallait pas en demander plus.

Comme nous entrions dans le Poitou, j'eus la frayeur de ma vie. La rivière m'avait bien prévenu de longer les bords, mais dans les tourbillons des Portes d'Enfer je faillis être engloutie plusieurs fois. Une vague me précipita dans un canoë; je crus que c'en était fini de moi. Heureusement l'embarcation se retourna, précipitant son pagayeur débutant à l'eau et me libérant de ma galère.

Après avoir joué au torrent, bousculée par les rochers du canyon, la Gartempe reprit son souffle et s'étala au soleil entre les prés et les rangées de peupliers. Les remparts de Montmorillon se dessinaient au dessus des roseaux.

- Nous voici au pays de ma muse, me dit la Gartempe. Elle a écrit un joli livre de souvenirs qui porte mon nom [2]. Cette ville possède une ancienne chapelle sépulcrale appelée l'Octogone de la Maison-Dieu. La crypte de l'église Notre Dame s'enorgueillit de ses belles fresques du XIIIème, mais ce n'est rien à côté de St Savin.

Et ce fut Saint Savin sur Gartempe. Ma compagne n'en pouvait plus de fierté; depuis que l'UNESCO avait inscrit les fresques de l'église romane au patrimoine de l'humanité, le monde entier connaissait le nom de la petite rivière creusoise. Un instant, je crus que nous allions rester là en contemplation, mais l'appel du destin fut le plus fort.

Sur notre droite l'Anglin, venu de Creuse, nous invita à visiter Angles qu'il venait de quitter. Mais notre voyage touchait à sa fin.

- Nous allons bientôt arriver à La Roche Posay; voilà qu'arrive celle qui m'attends. C'est ici que nous mêlons nos eaux, la Creuse et moi. Je lui ai tourné le dos à Pétillat, mais depuis l'éternité nous sommes faites pour nous rencontrer

Je ne voulus pas la quitter; elle me posa délicatement sur un rocher ombragé et partit vers son destin. Depuis, je la regarde passer, immense en sa beauté.


[1]. Clin d'oeil à l'oeuvre de Jean Guitton "Une mère dans sa vallée", Ed. Aubier 1961, Fayard 1978.
[2]. "Sur les bords de la Gartempe", Régines Desforges, Ed. Fayard.

encreuse.com
13-avr-07

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Rédaction:
Alain Tixier
(septembre 1999 - avril 2001)


Crédit photos: Christine et Alain Tixier, Ministère de la Culture (Bras reliquaire de St Pardoux)