"La CREUSE, c’est encore un secret pour tout le monde", ce slogan dont on peut contester l’impact positif n’a pourtant pas de réalité plus frappante qu’à AUBUSSON. D’où que l’on arrive, la ville n’apparaît qu’au dernier moment comme jaillissant de son écrin de verdure. Préservée par son environnement, les collines environnantes, son origine même est obscure. Quelques vestiges d’occupation néolithique, deux campements des légions de CESAR qui auraient posé les bases de positions fortes réutilisées par le château féodal, un texte apocryphe mentionnant Ste CARISSIME, épouse d’un seigneur d’AUBUSSON, rien de fondamental n’éclaire la nuit des historiens. Le nom même d’AUBUSSON reste dans l’obscurité. La première mention écrite, ALBUCONIUM, date du Xème Siècle mais, déjà, à la fin du IXème Siècle, un membre de la famille vicomtale de LIMOGES était seigneur d’AUBUSSON. La ville était un lieu de croisement sur le chemin de LYON à LIMOGES et à l’Océan et sur celui de PARIS à TOULOUSE. C’était donc déjà une ville ouverte. Elle vivait du commerce, de la fabrication des draps et du cuir.

LA TAPISSERIE

AUBUSSON TAPISSERIE, ces deux mots sont liés par l’histoire.

Mais les origines de cet art sont tellement ancrées dans la ville que l’on a tendance à en rechercher des traces jusque dans les légendes.

Une tradition soutient que l’origine de la Tapisserie Aubussonnaise remonterait à 732 avec la déroute des Arabes à POITIERS. Des Sarrazins seraient venus demander asile à AUBUSSON, y apportant leur art du tissage. Certains ont trouvé des preuves de cette tradition dans le Croissant qui orne les armes de la ville ou le fait qu’il existe une rue "Sarrazine" à AUBUSSON.

Pourtant, aucun texte ne prouve ces dires.

Par contre, le fait que, en 1330, le Comte de la Marche, Duc Louis de Bourbon épouse Marie d’Avesnes, Comtesse de Hainaut n’est pas étranger à l’implantation de la Tapisserie à AUBUSSON.

En 1336, le port de GANS est l’objet d’un blocus de la part de l’Angleterre, principal exportateur de laine vers les Flandres. C’est la crise, d’autant que les Flandres sont, à l’époque, surpeuplées. AUBUSSON, avec ses troupeaux de moutons, ses eaux pures et une main d’oeuvre formée à la fabrication des draps s’offrait comme une opportunité. Il est certains, comme l’on démontré des historiens locaux, que quelques maîtres lissiers ont suivi Marie d’Avesnes, important non seulement leur art mais aussi des termes techniques ainsi que certaines traditions, en particulier la patronne des tapissiers, Ste BARBE.

XVI ème :

Le premier Tapissier d'AUBUSSON connu dans les textes est Jehan DUMONT en 1502.

Cyprien PERATHON, historien d'AUBUSSON cite, à partir de cette date, près de 80 noms pour AUBUSSON.

La Tapisserie de la MARCHE rayonne en FRANCE. EN 1514, l'inventaire des biens de Charlotte d'ALBRET cite 70 Tapisseries dont 10 tapisseries, des verdures à bêtes et feuilles d'Aristoloches, tissées pour la famille de MONTCLAR et conservées à ANGLARS DE SALERS. Les textes officiels du XVI° vont citer la tapisserie marchoise. L'édit de Tonnerre de FRANCOIS 1er, en 1542, mentionne " les tapisseries de la Marche " c'est-à-dire de basse-lisse. Au XVI° Siècle, les tapisseries de la Marche ont un rôle décoratif, pour toucher une clientèle nombreuse. Le prix de la main-d'oeuvre est très bas : Ces tapisseries sont estimées un tiers de moins que celles des Flandres. Les thèmes sont religieux, mythologiques, à personnages comme les " mille-fleurs ". Ce sont aussi des scènes de chasse, des combats d'animaux réels ou mythologiques. BRUEGEL influence énormément. Le dessin est naïf, sur papier avec rehauts de bistre et de blanc, les couleurs peu nombreuses (5 tons combinées) Pourtant certaines collaborations naissent, comme celle de Jean COURT, dit VIGIER, peintre émailleur à LIMOGES, qui réalisent une série de Cartons pour Antoine VERDY, tapissier d'AUBUSSON. FELLETIN, mieux placé sur la route BORDEAUX-LYON, domine malgré une interprétation gracieuse d'AUBUSSON en ce siècle.

Aubusson est peu connu à l’époque car la tapisserie est adoptée dans les classes populaires, il y a diffusion sur presque toute la Marche.

Pour ce qui est du dessin, de l’image, elle est naïve, il y a peu de couleurs mais déjà de nombreux emprunts aux gravures de l’époque. La tapisserie est à l’écoute de la mode.

PREMIERE MOITIE DU XVII°

L'essor des deux premiers tiers du XVI° Siècle fait place à une première crise. De nombreux Aubussonnais étaient Calvinistes, et très tôt, ils reconnurent HENRI IV comme roi de France. Celui-ci mit en application un vaste programme économique pour protéger les industries d'art françaises. Un édit du 11 Septembre 1601 interdit l'entrée en FRANCE de toute Tapisserie étrangère. Il favorise même les tapissiers de la Marche par rapport à ceux de PARIS en exemptant, par un arrêt du conseil du 15 Février 1620, les " entrepreneurs d'AUBUSSON et autres lieux circonvoisins " de tous droits de péage pour leurs tapisseries envoyées à Paris. Grâce à ces mesures, en 1637, on compte à AUBUSSON, deux mille tapissiers, apprentis et métiers annexes compris. Les sujets sont innombrables. PERATHON, Historien, dans un " essai de catalogue " décrit plus de 1200 pièces. Cela va des verdures style Flamand aux scènes de chasse en passant par des épisodes religieux, des scènes profanes, l'adaptation de romans d'époque, de légendes antiques, d'allégories pour rois ou empereurs mythiques. AUBUSSON suit la mode du temps et la Renaissance tue l'imagination des peintres cartonniers Marchois qui se mettent à copier les tableaux des grands maîtres. La clientèle Aubussonnaise demande des ouvrages rapides, moins chers, ce sont des bourgeois ou petits seigneurs.

DEUXIEME MOITIE DU XVII°

L'essor de la première moitié du siècle disparaît. Le travail dans des ateliers familiaux, de générations en générations, était le même. Le Carton, modèle, sorte de " patron " de la tapisserie était mis en couleur par le lissier lui-même qui faisait souvent au plus simple. Sous le règne de LOUIS XIV, COLBERT enquête sur les besoins de la Tapisserie à AUBUSSON en 1664 à la demande des lissiers et, l'année suivante, les ateliers privés d'AUBUSSON sont nommées, sur lettre patente, Manufacture Royale. Une sorte de label est créé, avec imposition d'une marque de fabrique et couleur de galon. Les aspects techniques sont traités à Aubusson mais l’image, le carton, vient de l’extérieur, il n’y a pas de peintres nommés..

Pourtant, en 1685, la révocation de l'Edit de NANTES, par LOUIS XIV pour désir d'unité religieuse, entraîne une nouvelle crise. De nombreux lissiers, protestants, doivent s'exiler et AUBUSSON se voit vider de ses forces vives, sur 4000 habitants environ, un millier de réformés, dont 200 des meilleurs lissiers, partent à l'étranger. Malgré la nomination du collectionneur Evrard JABACH comme directeur des Manufactures, la situation se dégrade car ni le peintre du roi, ni le teinturier promis en 1665 ne sont envoyés.

XVIIIème :

la Couronne s’intéresse à Aubusson et nomme des peintres royaux. La Mode influence énormément.

Fin XVIIIème, les droits de douane sont ruineux, la Révolution ferme de nombreux ateliers.

En 1731, le teinturier FIZAMEAU et le peintre du roi, Jean-Joseph DUMONS sont chargés de diriger les chefs d'ateliers, d'enseigner la teinture et le dessin, de relever les modèles défectueux et de " donner des tableaux pour servir de modèles " En 1732, FELLETIN obtient le titre de Manufacture Royale mais, en 1733, la création du poste d'inspecteur des manufactures subordonne FELLETIN à AUBUSSON. EN 1747, un poste d'assortisseur de laines et soie est créé. Deux écoles fonctionnent depuis 1742, avec une douzaine d'élèves chacune et quelques bons peintres locaux. Depuis 1732, la production de BELLEGARDE et des hameaux voisins, trop communes est interdite. En 1732, le métier de basse-lisse est interdit au femmes car trop pénible, ce qui entraîne le développement de la production du tapis de pied de haute laine, façon Turquie, sur des métiers de haute-lisse. Les sujets sont plus attrayants, les lissiers, même s'ils sont peu enclin à copier exactement les cartons, sont plus habiles, les tapisseries sont plus petites, les teintures sont moins ternes (en 1731, la couleur rouge est employée par un teinturier des Gobelins installé en CREUSE) ce qui attire une clientèle importante vers AUBUSSON. La mode du XVII° enterre les productions du passé, ce sont les scènes tirées des fables de la Fontaine adaptées par OUDRY, des chasses de LOUIS XV, des amusements champêtres, des Pastorales, des scènes chinoises d'après BOUCHER qui sont à la mode. BOUCHER influence énormément les peintres cartonniers de la Marche. AUBUSSON revit grâce au développement de quelques ateliers, Certains ouvrent même des magasins à PARIS. C'est aussi la vogue des ensembles mobiliers tapissés. Pourtant, à l'aube de la Révolution, le rayonnement centralisateur de PARIS, l'éloignement d'AUBUSSON ainsi que le rétablissement des droits de douanes créent des difficultés commerciales. De nombreux ateliers ferment. On voit bien les préoccupation des lissiers dans les cahiers de doléances de 1789 qui réclament le rétablissement de l'inspection, des jurés-gardes et des écoles.

XIX ème :

Après la Révolution, les ateliers Marchois perdent le statut de Manufactures d'état alors que les GOBELINS et BEAUVAIS sont maintenus Manufactures Nationales. La Tapisserie murale perd de son impact, le papier peint est à la mode. Guillaume ROGIER, d'AUBUSSON et Jean SALLANDROUZE de la MORNAIX, de FELLETIN, sont les rares à tisser encore grâce aux commandes somptuaires de l'Empire et des Restaurations. L'époque est à la reproduction fidèle des modèles du passé. Les recherches en Teinture sont au service de cette reproduction fidèle des couleurs du tableau. Ce qui permet malgré tout d'emporter de nombreux prix aux expositions du XIX°, à PARIS et LONDRES. En 1869, les lissiers conscients de leurs difficultés créent l'Ecole Industrielle de Dessin qui devient " Ecole Nationale d'Art Décoratif " en 1884. La Tapisserie d'ameublement, de sièges et le tapis mécanique ouvrent de nouveau débouchés.

La mode du papier peint entraîne de grandes difficultés pour les ateliers aubussonnais qui se reconvertissent dans l’ameublement.

1937-1955 :

c’est la rénovation grâce à la rencontre de fortes individualités : Lurçat, Maingonnat, Tabard... André Chaumeix, de l’académie française, dans " AUBUSSON " en 1939 (Floury, éditeur) dit de la ville :  " AUBUSSON a donné dans le passé un autre témoignage de sa vigueur d’esprit. La culture et l’instruction y ont toujours été a l’honneur. [...] En 1835, les Aubussonnais créèrent à leur frais leur collège actuel.

Le goût des lettres n’a pas été moins vif que celui des sciences. Partout où la plante humaine est généreuse, il y a des poètes et des artistes. Dès la fin de ce beau XIIéme siècle qui a été une des belles époques françaises, AUBUSSON accueillait les plus réputés troubadours de l’Auvergne et de l’Aquitaine.

Au XIXéme, AUBUSSON eut ses romanciers connus, Alfred ASSOLLANT et Jules SANDEAU, derrière lequel le roman fit son entrée à l’Académie. Elle eut aussi, avec une véritable petite école romantique locale, un poète de moindre renommée, Alfred ROUSSEAU, magistrat et jurisconsulte très lettré, qui chérissait sa cité et l’a célébrée en vers oublié mais touchants [...]

Que t’importe un grand nom, ô mon humble patrie ?

La royauté pour toi c’est ta noble industrie.

Ainsi s’exprimait en plein romantisme, il y a cent ans, un magistrat qui aimait les muses et qui adorait AUBUSSON. Le langage, en un siècle, change; les modes littéraires se renouvellent. Mais il y a quelque chose qui demeure et qui est aussi vif aujourd’hui que jadis; c’est l’attachement des Creusois à leur beau pays où l’on a rien sans peine et où l’on revient toujours : C’est le culte que les habitants d’AUBUSSON ont pour leur ville, qui accorde avec bonheur le prestige de l’ancienneté au charme toujours jeune du paysage."

Ce n’est qu’avec Jean LURCAT et le courant de rénovateurs que la Tapisserie trouve sa place. La rénovation n’est pas un hasard, elle est mûrement réfléchie, analysée. Il suffirait de citer la liste de ses écrits pour se convaincre que LURCAT pensait la Tapisserie avant de la réaliser. Dans une communication à l’Académie des Beaux-arts du 24 mars 1965, Il cherche à définir ce que pourrait être l’apport de la Tapisserie dans l’architecture : "Le propos de cet enrichissement est de chasser ce "blanc", qui règne à l’origine sur le mur bâti par l'architecte. Car ne s’abriter que du froid, du chaud, de la curiosité, c'est survivre, ce n'est pas encore vivre. Toute existence doit viser à l'exaltation (poème, mysticisme, recherche scientifique, militantisme). L’édifice n'est pas exempt de cette fièvre. Au centre de ces murs voulus trop dépouillés de nos constructeurs contemporains, voici que je soupire, je cherche l'ivresse, le chiffre de ces dimensions, de ces volumes ne me satisfait pas entièrement. De ces rapports, si parfaits soient-ils, de ces murs, de ce cube où l’on m'abrite, je veux aller plus loin encore. Il me faut un cadre à mes pensées, un tremplin pour m'exalter, une chair où me retrouver, moi qui suis aussi de chair. Il me faut les verdures, les astres, l'homme. Et si je suis un saint, j'aspire même à la tentation!" mais il ne peut penser à cet art sans parler de significations, d’intentions. La Tapisserie est un travail "concerté" : "Comment se présente à nous une tenture murale ? Eh bien, c'est un tissu, ni plus ni moins qu’un tissu. Mais c'est un tissu rugueux, terrien, énergique : Souple, certes, mais par chance d'une souplesse moins courtisane que la soie ou le linon. Lourd. Et c'est là où nous atteignons le centre du problème. Lourd de matière et lourd de significations. Car si toute cette laine, toute cette toison nouée sur chaîne par des entrelacs et des noeuds savants et une attention ouvrière sont de poids certain, si ce tissu est vraiment "retentissant" c'est qu’il est lourd, et lourd d’intentions." LURCAT, dans ce même texte, appuie la spécificité de la Tapisserie : c’est un art ancré dans des traditions, qui ne supporte pas l’individualisme contrairement à la peinture : "C'est un tissu, et qui comporte donc un duo. L'artiste et son exécutant. Et puis des outils, des peignes, des rouets, des métiers de chêne, des tours de main, des secrets transmis de bouche à oreille; des traditions familiales; des conciliabules journaliers entre l'artiste et son compère l'exécutant; des apprentissages; un souci constant du prix juste et équitable des choses; un souci de la qualité des matières. Tout un chacun peut se précipiter sur une toile, contre une toile et "l’envahir" de ses caprices. La tapisserie se venge, elle, de toute outrecuidance puisque, si nous n'avons pas consenti à respecter sa spécificité, nous n'avons plus, l'ouvrage terminé, en face de nous, que faux aspect, fausse monnaie, copie moquée par l'original, masque ou grimace."

Mais LURCAT n’est qu’une part de la Rénovation : De Raoul DUFY qui regrettait de ne pas consacrer plus à la Tapisserie : "Les peintres ne doivent pas s’imaginer qu’ils feront oeuvre utile en Tapisserie sans y consacrer leur vie." à GROMAIRE pour qui "Une Tapisserie est une chose rare qui se doit établir avec le plus grand soin". Chaque nom ancré dans l’histoire de cet art "pense" Tapisserie

Comment oublier qu’avant de s’intéresser à l’application, LE CORBUSIER avait tenté de formaliser l’utilité de la Tapisserie dans son architecture : "L’homme moderne est un nomade ! ... La Tapisserie lui donne possibilité de s’offrir un mural, c’est à dire une peinture à grande dimension, potentiel architectural. Il déroule sa tapisserie et l’étale au mur, touchant au sol. Déménage-t-il ? Il roule son mural, le met sous le bras, descends son escalier pour aller s’installer dans son nouveau gîte." mais il parle aussi d’une utilité plus personnelle "J’ai trouvé dans la Tapisserie une ouverture capable de recevoir une part de mes recherches murales où ma vocation de peintre trouve sa nourriture architectonique en pleine connaissance de cause."

Comment oublier la Compagnie des Arts Français et son président, Jacques ADNET qui, en 1946, au cours d’une exposition, déclare : "Elargissant notre propos, nous avons voulu situer la Tapisserie et la faire participer plus étroitement à l’architecture d’intérieur. Il ne s’agit donc pas, cette fois-ci, d’une exposition de panneaux mais bien du "parti" qu’on peut tirer de la Tapisserie en la rendant dépendante de la décoration d’une pièce".

Comment oublier le travail de Pierre BAUDOIN, qui avait tenté de trouver un premier chemin dans la littérature dans "Le Bulletin des Ursulines" et qui, par la mise en relation, fait se rencontrer la Tapisserie et les plus grands plasticiens de son époque tout cela sans cesser de réfléchir et d’écrire : "... De son côté, BRAQUE me dit : "Une Tapisserie ne doit en aucun cas ressembler à un tissu qui aurait été peint.", Alberto GIACOMETTI, que je rencontrai un soir, me déclara :"Si je faisais une tapisserie, elle serait toute petite, 5 cm sur 5 cm." Je venais de voir au Louvre des fragments de Tapisseries coptes qui m’avaient fort troublés; un détail de feuillage des Dames à la Licorne est valable en soi, le détail d’une tapisserie moderne détaché de l’ensemble n’était guère qu’un morceau de tissu mort. Il y avait là un problème de texture, équilibre de la chaîne et de la trame que seul le lissier peut doser. Michel TOURLIERE s’était attaqué le premier à cette question essentielle. C’est dans le tissu même que le lissier peut transcrire le travail du créateur. Là s’exerce efficacement sa maîtrise."

Comment oublier les jugements de Robert WOGENSKY : "Il y a dans les expériences récentes de tapisseries-sculptures réalisées par quelques peintres ou lissiers d'incontestables réussites, et je n'ai jamais manqué l'occasion de le dire. Mais que l'on n'aille pas confondre celles-ci avec les passementeries, gadgets, et ouvrages de dames qui sévissent un peu partout. Et que l'on ne dise pas que la tapisserie murale est morte pour autant. L'art n'est pas une affaire d'école, et je m'étonne que tant de gens sérieux, soucieux de passer pour des promoteurs d'avant-garde, se laissent si bien racoler par tous ceux qui s'en donnent la peine. Le vocabulaire de nos revues, leurs démonstrations péremptoires prouvent qu'un académisme a remplacé l'autre. Mais celui de l'outrance et du scandale est devenu plus confortable et plus bêtifiant que l'ancien.

Il serait peut-être moins simple, mais plus sain, de chercher la qualité où elle est, c'est-à-dire un peu partout dans le foisonnement de recherches, la diversité des tendances. Rien de plus souhaitable que cet affrontement. Rien de plus important que rester disponible, mais rien d'aussi détestable qu'être sectaire ou borné." WOGENSKY qui, pourtant, pouvait être définitif : "Pour moi, la Tapisserie, c’est une peau : c’est une peau de l’architecture et je trouve que les matériaux apportent quelque chose par eux-mêmes... je trouve que la laine est une matière merveilleuse. C’est une matière noble, chaude. C’est une matière qui épouse le mur, qui se colle à lui, sans s’y confondre."

La Tapisserie est une œuvre humble où des artistes font confiance à des techniciens, les lissiers, chargés de l’exécution.

1955-80 :

La tapisserie est le moteur de la vie culturelle au delà de la tapisserie. Elle a permis une ouverture sur l’extérieur et elle a été relayée localement. La prégnance de la tapisserie sur la culture populaire est très forte et les gens qui en vivent font la Culture : l’Amphithéâtre de l’E.N.A.D., de 1960 à 1970, est le lieu des grands événements culturels Aubussonnais, chanson, ciné-club, spectacles... contribue à faire de la capitale de la Tapisserie un haut lieu culturel avec le passage de chanteurs comme Félix Leclerc, Mouloudji et autres.

Dans le même temps, d’autres personnes font avancer d’autres secteurs culturels, plus alternatifs mais à la pointe de leur époque. Aubusson, à l’initiative de Martial Colson, écrivain, organise en 1979 sa première semaine de la Science-fiction. Les événements sont vécus sur le plan local par la ville entière : écoles, public... tout le monde se mobilise.

Après 80 :

L’implantation du Centre Culturel et du Musée de la Tapisserie offre aux Aubussonnais un outil culturel à la mesure de sa curiosité, de nombreuses manifestations voient le jour :

- Fête du Théâtre (1980)

- Festival du film des métiers d’art

- Festival de JAZZ...



Des sites Aubussonnais ?

l'Atelier de création Crinière-Petit

Le Raid de la vallée de la Creuse !


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